Le semeur de BIODIVERSITÉ VÉGÉTALE

L’agriculture industrielle prend encore trop de place comparativement à l’offre du bio sur le marché. On perçoit toutefois un changement graduel et c’est tant mieux pour notre santé ainsi que l’avenir de l’environnement.


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Au Québec (Canada) un artiste marginal et idéaliste établi dans la région du Kamouraska, s’affaire à préserver avec passion des semences végétales oubliées pas le temps; des semences rares, anciennes et méconnues…

C’est un retour au savoir traditionnel

Avec l’arrivée de l’industrialisation dans le domaine de l’agriculture, les critères de sélection des semences ont privilégié l’uniformisation des fruits et légumes, la résistance au transport et la mécanisation des récoltes. Et voilà comment nous en sommes venus à « oublier » de nombreuses variétés uniques et délicieuses de produits du potager.
Depuis quelque temps, de petits producteurs de semences comme Patrice Fortier réintroduisent des variétés de semences anciennes.

Patrice Fortier est un passionné, curieux du patrimoine, un semencier autodidacte qui milite pour une agriculture de proximité et l’autonomie alimentaire.
Ce jardinier singulier (artiste visuel de formation et jardinier et semeur de profession) élabore patiemment et avec enthousiasme une banque de semences génétiquement anciennes.

Chez nous, on le surnomme « Le prince des semences ». Il sélectionne des semences à la manière d’un généticien minutieux et les bonifie.

Sa principale motivation est épicurienne!

« On parle d’autonomie alimentaire, mais on en oublie le fondement, l’autonomie semencière.  Ce qu’on a aussi perdu, c’est une multitude de goûts, de saveurs et de textures ».

  • Pierre Fortier


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Au fil du temps, les multinationales n’auraient conservé qu’une quantité limitée de variétés de semences de fruits et de légumes, sélectionnées en tenant compte de leur niveau de rendement et non pas en fonction de leurs subtilités de saveurs. En fait, nous serions même devenus dépendants de quelques fournisseurs seulement. On aurait ainsi perdu 75 % des variétés de notre production maraîchère.

« Je fais un métier oublié, presque disparu, qu’on n’enseigne pas dans les écoles. Mais qui renaît ici, aux États-Unis, en Europe, chez un chapelet de petits producteurs. »

  • Pierre Fortier

Ces plantes, il les aime, les soigne, les dorlote, en les adaptant à notre climat, il veut d’abord en faire des produits délicieux. Il tente de faire revivre une pluralité de goûts et de textures perdus.

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Patrice Fortier est un homme curieux qui s’intéresse à de nombreux domaines : l’adaptation des plantes au climat, l’amélioration de leur saveur, leur beauté, l’ethnobotanique, la gastronomie, les arts… Il fait revivre des produits totalement opposés à ceux de l’offre industrielle. Il sauve carrément les graines qu’il cultive de l’extinction.
Il s’est spécialisé dans la promotion de vieilles variétés, retenant celles aux goûts différents et subtiles, les partageant avec les meilleurs restaurateurs.

Voici quelques légumes à découvrir :

  • un céleri à tige rouge, du chervis (un légume ancien plus sucré que la carotte)
  • une charmante mauve crépue (à consommer en accompagnement)
  • un oignon nommé cuisse de poulet
  • du crambe
  • un minibrocoli vivace
  • etc
Au Québec ont connaît bien les pommes McIntosh, Cortland et Empire


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Mais qui a déjà entendu parler de la tomate d’Iberville, la Savignac ou déjà goûté au concombre Tante Alice ou au pois Saint-Hubert ?

Si vous voulez y goûter… Vous devrez les faire pousser vous-même !

C’est grâce aux quelques « artisans semenciers » qui cultivent légumes, fleurs et fines herbes pour en récolter les graines, que ce patrimoine génétique existe encore de nos jours.

"Aujourd’hui, très peu le font, et ce n’est pas enseigné dans les écoles d’agriculture. Être producteur maraîcher ou producteur de semences, ce sont deux métiers différents !"

  • Pierre-Antoine Gilbert (enseignant en agriculture biologique)

De plus, ces cultivars anciens à pollinisation libre s’avèrent bien adaptés à notre climat, car ils ont été cultivés sur une longue période de temps. Ils sont toutefois souvent refusés, et ce, même par les maraîchers bios, qui choisissent des hybrides modernes aux rendements supérieurs et plus prévisibles.


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Patrice Fortier mentionne que ce qu’on mange est rendu très normalisé et sans personnalité. Il affirme que c’est parce que des critères comme le transport ont pris le dessus sur le plaisir de manger. Si on vise le plaisir gustatif, on doit aller vers l'appréciation des formes, textures, saveurs, et parfums des aliments.
En ce sens, de son point de vue, cela rejoint l'ART.

« On va arrêter d’attendre après tout le monde pour faire un changement vers une meilleure planète : on va être le changement! »

  • M. Huot (chef cuisinier)

Amia Steemiens, rappelons-nous que nous avons un devoir de mémoire au nom de la BIODIVERSITÉ VÉGÉTALE et de notre mieux-être futur !

En complément ; entretien et découverte de l'univers de Patrice Fortier.

Tourlou !


Sources consultées :

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